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Actualité Juridique

Le titre-restaurant, avantage social depuis 1967, fait aujourd’hui l’objet d’une réforme d’ampleur portée par le gouvernement.  

Après quatre mois de concertation, l’exécutif a dévoilé une refonte axée sur trois priorités : simplification, solidarité et modernisation

Cette réforme vise à être appliquée au début de l’année 2027.  

Axe 1 – Vers un dispositif plus simple et plus juste 

100 % dématérialisation d’ici 2027 

Encore 25 % des titres sont aujourd’hui au format papier, engendrant des coûts logistiques pour les commerçants et des pertes pour les salariés. La réforme prévoit la disparition complète du papier au 1er mars 2027, au profit de supports numériques. L’objectif : faciliter les paiements à l’euro près, réduire les pertes et simplifier la gestion pour les entreprises. 

Maintien de l’usage étendu aux produits non consommables immédiatement 

Le titre-restaurant pourra continuer à être utilisé pour acheter des aliments à cuisiner (pâtes, riz, œufs…), sans limitation de durée.  

Fin des remises de fin d’année (RFA) 

Certains grands comptes négocient avec les émetteurs des remises très avantageuses sur les volumes achetés, distordant le marché et augmentant les frais imposés aux commerçants. La réforme met un terme à cette pratique, afin de restaurer l’équité concurrentielle et faire baisser les commissions

Transparence sur les commissions 

Une charte de transparence sera instaurée. Elle imposera des rencontres annuelles entre commerçants et émetteurs pour négocier les frais, tout en garantissant l’accès aux tarifs via les organisations professionnelles.  

Objectif : renforcer le pouvoir de négociation des commerçants et améliorer la lisibilité des factures. 

Axe 2 – Encourager la consommation et renforcer la solidarité 

Utilisation élargie au dimanche 

Jusqu’ici limité aux jours ouvrés et au samedi, le titre-restaurant pourra désormais être utilisé tous les jours, y compris le dimanche. 

Retour au millésime unique et non renouvelable 

La simplification liée à la dématérialisation a entraîné une accumulation excessive des titres sur les comptes utilisateurs. Près de 30 % des salariés disposent de plus de 100 € non dépensés. La réforme prévoit donc un retour à un millésime d’un an, sans renouvellement automatique, afin d’inciter à consommer les titres dans l’année de leur émission. 

Récupération des titres « gelés » pour financer l’aide alimentaire 

Certains titres restent inutilisés sur les comptes des émetteurs, notamment après un départ d’entreprise. Ces fonds dits « gelés » seront désormais transférés au fonds d’aide alimentaire “Mieux manger pour tous”, renforçant ainsi la dimension solidaire du dispositif. 

Facilitation du don aux associations 

La dématérialisation aurait pu freiner les dons de titres-restaurant. Pour l’éviter, une fonction dédiée au don sera intégrée dans les comptes utilisateurs.  

Axe 3 – Une gouvernance modernisée et un encadrement renforcé 

Procédure d’agrément allégée pour les commerçants 

Actuellement, les commerçants doivent adresser un dossier papier à la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR) pour pouvoir accepter les titres. La réforme propose de remplacer cette procédure par un simple enregistrement en ligne, allégeant les démarches et raccourcissant les délais. 

Habilitation officielle des émetteurs 

Il n’existe pas aujourd’hui de statut clair pour les émetteurs de titres, ce qui pose des problèmes de sécurité juridique. Une procédure d’habilitation est donc créée, avec des exigences proportionnées aux sommes gérées afin d’assurer transparence et fiabilité

Création d’un GIE pour les contrôles 

Les fraudes à l’utilisation des titres restent un sujet sensible. Un groupement d’intérêt économique (GIE) sera mis en place, financé par les émetteurs, pour mutualiser les contrôles réalisés par un organisme tiers indépendant. 

Suppression de la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR) 

Jugée inefficace et sous-dotée, la CNTR sera supprimée. Un nouvel espace de dialogue social entre les parties prenantes sera toutefois conservé pour garantir la concertation

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